Dans 95% des cas, lors de l’inventaire de cession, le ou les pharmaciens acquéreurs demandent à la société d’inventaires la remise à jour du stock informatique de la pharmacie qu’ils achètent, ce qui est totalement normal vu que lors d’un inventaire de cession beaucoup de produits sont retirés du stock.
Souvent, le pharmacien vendeur n’a pas fait de mise à jour de son stock informatique depuis plusieurs années. Tous les ans le pharmacien fait son inventaire avec son ordinateur et tous les ans le comptable s’appuie sur cet inventaire pour établir le bilan.
Oh surprise lorsque la mise à jour est faite, le stock (déduit des produits non comptabilisés pour la cession car NFP, périmés ou périssables) a chuté très sensiblement. Plusieurs causes à cela :
- Le stock virtuel qui augmente au fil des années (effet boule de neige). Ce sont tous les produits qui restent dans le stock informatique alors qu’ils ont été physiquement retirés du stock car périmés, retour labo, erreur de commande validée, etc…
- Les prix des produits qui ne sont pas parfois à jour, erreur de saisie (exemple un prix à 1500 euros pour 15,00 euros, cas le plus fréquent), parfois la fiche article n’a pas de prix d’achat si bien que l’ordinateur multiplie une quantité par zéro
- La codification des produits n’est pas respectée, on crée un code interne alors qu’il existe un vrai code, on garde le code du produit NFP pour gérer un nouveau produit
En conclusion, il faut toujours avoir à l’esprit que l’ordinateur ne se trompe pas lorsqu’il calcule l’inventaire mais pour lui il effectue le résultat de la différence entre les entrées et les sorties. S’il y a des erreurs dans ces deux phases, l’inventaire informatique sera faux et il impactera le fiscal de la pharmacie pouvant même remettre en cause le facteur rentabilité lors d’une cession.
Il en est de même lorsqu’il s’agit d’une cession de parts, souvent dans ce cas précis, il n’y a même pas d’inventaire car on n’achète pas le stock mais les pharmaciens acquéreurs feraient bien d’être prudents et de demander l’intervention d’un inventoriste.
JEAN-LUC ISABEY, Président de l'ODIP (Ordre Des Inventoristes Professionnels)